Les activités du quotidien : ces petits riens qui font beaucoup de bien.
- Augustine
- il y a 6 heures
- 5 min de lecture
« Je n’ai pourtant rien fait d’extraordinaire… mais j'suis épuisée ! »
Qui ne s’est jamais fait cette réflexion en fin de journée ? Et si cette impression n’était pas due à la fatigue mais à la richesse invisible de tout ce que nous avons accompli ?
Préparer un repas, choisir un programme télé, trier des papiers, planifier un potager ou écrire une liste de courses mobilise en réalité de multiples fonctions cognitives simultanément : mémoire, attention, raisonnement, langage, planification, et même régulation émotionnelle.
Autrement dit, chaque journée dite “ordinaire” est en réalité une véritable séance d’entraînement cognitif… sans qu’on s’en aperçoive.
Le cerveau : un chef d’orchestre en action
Si tout cela paraît si naturel c’est parce que notre cerveau fonctionne comme un grand orchestre. Chaque “instrument”, la mémoire, le langage, l’attention, la perception, joue sa partition pendant que le chef d’orchestre, qu’on appelle les fonctions exécutives, coordonne le tout.
Ce chef planifie, organise, ajuste, anticipe, prend des décisions et garde le cap, même quand la partition se complique.
Par exemple, lorsqu’on prépare un repas, il faut
penser à ce qu’il reste dans le frigo,
choisir une recette,
anticiper la cuisson,
surveiller le four
et dresser la table.
Tout cela paraît banal… et pourtant, c’est une performance de haut niveau.
Et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres : lire une notice de montage, gérer un budget, organiser un déplacement,... Tout cela mobilise à la fois la mémoire, l’attention, la compréhension, le raisonnement et l’adaptation.
C’est ce que nous appelons en rééducation des situations écologiques : des activités ancrées dans la réalité, riches de sens, qui font appel à plusieurs fonctions cognitives en même temps.

Quand les gestes ordinaires deviennent de puissants exercices
Ce qui rend ces activités si précieuses c’est justement leur ancrage dans la vie réelle. Elles ne sont pas imposées, elles font partie de nous. Elles réveillent nos automatismes, nos connaissances, nos souvenirs.
Prenons un exemple tout simple : faire une liste de courses. Cela paraît anodin, et pourtant il faut …
Se souvenir de ce qu’il manque et de ce qui est en réserve (mémoire de travail)
Planifier les repas à venir (anticipation)
Respecter le budget (raisonnement)
Écrire la liste (langage)
Et même exprimer ses envies (“Hum, une bonne blanquette !”)
Cette petite tâche du quotidien devient alors un entraînement complet qui mobilise le cerveau tout entier. Et comme elle fait partie d’un rituel familier, elle s’appuie sur des mémoires solides — nos mémoires anciennes, sémantique (nos connaissances du monde) et épisodique (nos souvenirs personnels).
Résultat : même si certaines fonctions vacillent, d’autres prennent le relais. Les fonctions encore solides soutiennent celles qui vacillent, permettant d’arriver à la solution, de réussir, de reprendre confiance. Et ce sentiment de réussite nourrit le cerveau. Il le renforce, le rassure, lui donne envie d’avancer encore.

Le rôle du sens et du plaisir : le moteur de l’engagement
Si ces activités fonctionnent si bien c’est aussi parce qu’elles ont du sens.
Les neurosciences le montrent clairement : on apprend et on retient mieux quand une tâche a une valeur affective ou personnelle.
Préparer un dessert pour ses petits-enfants, préparer sa valise pour les vacances, jardiner ou planifier une sortie culturelle ne sont pas de simples actions. Ce sont des activités qui racontent quelque chose de nous. Elles réveillent des émotions, des images.
Et lorsqu’une activité résonne avec notre histoire, le cerveau s’y engage pleinement. Et c’est justement ce sens personnel qui fait la différence : il suscite l’envie d’agir, ce que les professionnels appellent l’engagement.
L’engagement, c’est ce petit déclic intérieur qui nous pousse à essayer, à recommencer, à progresser. Et c’est cette dynamique positive, le plaisir d’agir, qui entretient la motivation, la confiance et la mémoire.

Retrouver confiance à travers le quotidien
Travailler à partir des gestes familiers c’est aussi renouer avec la confiance. Chaque réussite, aussi petite soit-elle, devient une preuve que “je peux encore”. Ces expériences positives nourrissent la motivation, apaisent les peurs et entretiennent l’élan intérieur.
Et lorsqu’on agit sur des activités porteuses de sens, on ne “fait pas juste travailler sa mémoire” : on soutient les fonctions fragilisées par celles qui sont plus solides. Le cerveau coopère avec lui-même, il s’aide, il s’adapte. C’est un peu comme un chœur où certaines voix prennent le relais quand d’autres s’essoufflent.
Ainsi, la réussite devient un carburant : elle renforce la confiance, libère les capacités, et permet d’avancer avec plaisir.

Les jeux d’esprit : une belle complémentarité
À côté de ces activités porteuses de sens, il y a aussi les sudokus, mots mêlés, puzzles… Ils ont toute leur place car ils apportent autre chose : un moment de calme, de recentrage, de satisfaction personnelle.
Ils sont pour le cerveau ce que le tricot est pour les mains : une activité répétitive, apaisante, qui stimule sans tension. Personnellement, mes grilles de Binero me font exactement cet effet : elles m’aident à me recentrer, à me vider la tête tout en gardant mon esprit en éveil.
Et lorsque l’on combine ces moments de détente cognitive avec des activités inspirées du quotidien, on crée un équilibre idéal : les jeux d’esprit travaillent la précision, les activités du quotidien mobilisent la globalité du cerveau, le sens et les émotions.
C’est cette complémentarité qui rend la stimulation vraiment efficiente.

La vie quotidienne : un terrain d’entraînement à portée de main
Finalement, les activités du quotidien ne sont pas de simples routines. Elles sont de véritables entraînements cognitifs naturels, pleins de sens et d’émotion. Préparer un repas, écrire une liste, ranger un tiroir, jardiner, planifier une sortie… tout cela fait travailler la mémoire, la planification, le langage, la flexibilité et les émotions, en douceur et sans contrainte.
C’est exactement dans cette philosophie qu’ont été imaginés Les Carnets de Léon et Augustine : des activités simples, sympathiques et inspirées du quotidien. Elles invitent à redécouvrir le plaisir d’agir, de se souvenir, d’échanger… tout en sollicitant naturellement la mémoire, l’attention, le langage et le raisonnement.
Chaque mois, un nouveau carnet s’appuie sur ces petits moments de vie pour les transformer en supports concrets de stimulation, accessibles à tous et remplis de sens. Ils aident à structurer et valoriser ces gestes du quotidien, pour entretenir sa mémoire avec plaisir, confiance et curiosité.
Entretenir sa mémoire, c’est continuer à vivre, à se souvenir et à s’émerveiller. Et c’est exactement ce que permettent Les Carnets de Léon et Augustine : relier le quotidien, la mémoire et le plaisir d’agir.
Pour aller plus loin
Découvrez comment Les Carnets de Léon et Augustine transforment les gestes du quotidien en moments de plaisir et de stimulation cognitive.