Pour elle, la question est posée à chaque fois pour la 1ère fois, y répondre par un « je te l’ai déjà dit » engendre encore plus d’anxiété, augmentant la fréquence des questions.
Que pourriez-vous faire ?
Comprendre et Faire Face aux Répétitions Incessantes
Lorsque la capacité de mémorisation de nouvelles informations est vacillante cela entraine de nombreux malentendus, parfois difficiles à accepter pour l’entourage de la personne : elle peut croire et affirmer qu’elle n’a pas manger, qu’elle n’a pas reçu de soin, ou de visite.
Si la réponse est particulièrement importante et que la personne ressent une anxiété, elle vient alors à demander plusieurs fois de suite l’heure du repas par exemple. Pour elle, la question est posée à chaque fois pour la 1ère fois, y répondre par un « je te l’ai déjà dit » engendre encore plus d’anxiété, augmentant la fréquence des questions.
Les raisons principales pour expliquer ce comportement
Difficulté à retenir de nouvelles informations : Elle pose une question, oublie rapidement la réponse, et la repose peu de temps après.
Manque de repères temporels : Elle peut perdre la notion du temps et ne pas se souvenir qu'elle a déjà posé la question il y a quelques instants.
Recherche de réassurance : La répétition de questions peut être une manière de chercher du réconfort. Elle peut se sentir perdue ou inquiète et cherche une confirmation ou une assurance répétée pour se sentir en sécurité.
Besoin de familiarité : Répéter des questions peut être une manière de créer une routine rassurante dans un environnement qu'elle trouve de plus en plus confus.
Difficultés de communication : Les capacités de langage peuvent être affectées, rendant difficile l'expression de nouveaux besoins ou la compréhension des réponses, d'où une répétition de la même question.
Incapacité à évaluer les informations : elle peut avoir du mal à traiter l'information reçue et à prendre des décisions basées sur cette information, ce qui conduit à la répétition de questions dans une tentative de comprendre ou de se souvenir.
Stratégies pour aider à faire face à cette situation
Pour la perte de mémoire
Ecrivez l’information sur un tableau blanc placé dans un endroit visible. L’information écrite sera courte.
Idéalement faites en sorte que la personne écrive elle-même la réponse à la question. L’impliquer dans cette tâche favorisera l’enregistrement de l’information.
Amenez la personne à se référer doucement à l’information écrite au moment où elle répète la question : « Regardons sur le tableau, nous l’avons écrit ».
Dans un processus d’apprentissage, amenez-la autant de fois que nécessaire à consulter le tableau blanc. Puis petit à petit, invitez-la à consulter le tableau blanc de façon autonome : « Tu as écris cette réponse, où penses-tu l’avoir écrite ? ». Progressivement la personne consultera le tableau blanc seule.
Par nervosité ou anxiété
La personne peut répéter car elle ne veut pas être seule ou est inquiète. C’est une façon d’interpeler son proche. Il faut adopter une attitude rassurante, l’aider à verbaliser son émotion.
Puis lui proposer de réaliser une activité à côté de vous pour détourner son attention de ses ruminations.
Par ennui
La personne ne sait pas quoi faire et revient vers vous avec la même question. Elle ne sait pas exprimer son ennui autrement. Il peut lui être offert la possibilité de réaliser une activité qu’elle aime ou qu’elle aimait faire pour capter son attention.
Vous êtes la meilleure personne pour savoir ce qui la passionne.
Vous pouvez également la faire participer à des tâches du quotidien afin qu’elle se sente utile.
Pour le besoin de communiquer
La personne peut avoir envie de parler sans trouver de sujet de conversation. Elle vient donc vous revoir avec la même question.
Faites-la parler sur sa question puis basculez vers un autres sujets d’intérêts. « Tu me parles de souper, est ce que tu as hâte de manger ? J’ai acheté une nouvelle vinaigrette, veux-tu préparer la salade ? »
Par inconfort
Parfois la personne peut avoir faim, soif, froid, fatigue, etc. Mais elle ne sait pas comment vous le dire. Aussi vérifiez le sens de sa question : « tu me parles souvent du souper : as-tu faim ? » Auquel cas il peut lui être proposé une collation.
Ou peut-être souhaite-t-elle voir le repas arriver pour ensuite aller se reposer.
Moralité ?
A chaque fois que vous observez des attitudes problématiques, posez-vous la question : « pourquoi fait-elle cela ? ». Observez s’il y a un moment ou un endroit spécifique où ce comportement se répète. Pensez comme un détective !
Et le plus important, posez-lui la question.
Demandez-lui de vous expliquer ce qui se passe.
Accorder du temps à la personne, chercher à comprendre et s’adapter à sa singularité sont les clés de l’accompagnement. Ce n’est pas parce qu’une approche ne fonctionne pas immédiatement qu’elle est inutile. L’essentiel est d’être là, avec une attitude ouverte et bienveillante.
Et les Carnets de Léon et Augustine dans tout ça ?
Ils sont l'occasion de proposer à la personne que vous accompagnez, des activités de 15 à 30 minutes.
A réaliser en autonomie ou à deux, elles offrent une bulle valorisante, stimulante et ludique, pour chasser l'ennui du quotidien, lui permettre de reprendre confiance en lui et d'activer ses capacités cognitives.
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